J'irai voir la source du Danube - DONAUESCHINGEN, Allemagne

L'itinéraire de l'EV6 ne passe pas par cette fameuse source, mais des variantes sont proposées pour se rendre sur les lieux, à Donaueschingen. Suivant par la suite les 99/100 de tracé du fleuve, il m'est apparu nécessaire d'accomplir un "léger" détour pour pouvoir suivre le Danube sur tout son long.

Mercredi 13 juillet. C'est attablé devant mon repas industriel allemand du midi, à Radolfzell, que je conclu mon projet du jour. Pour marquer l'évènement, le ciel déclenche une belle averse qui ne cessera qu'à la tombée du jour. Super ! Revêtu de ma panoplie de grenouille et bien couvert contre le souffle frais du vent me fouettant de face, je brave toute l'après-midi les difficultés. D'abord le relief. La forêt Noire s'étend sur de nombreuses collines qu'il m'est donné d'arpenter par des routes et des sentiers. Parfois, je suis contraint de mettre pieds à terre pour pousser le vélo alourdi par l'eau. Cependant, j'apprécie particulièrement certains passages dans les bois ; ces décors authentiques de ballade. A d'autres endroits, de vastes paysages de plaine s'ouvrent devant mon avancée.

A l'aide d'une carte adéquate ou d'indications plus précises sur l'itinéraire à suivre, mon calvaire aurait pu être de plus courte durée. Résultat, je perd à plusieurs reprises le fil et dois faire la course aux informations auprès des rares personnes s'aventurant à l'extérieur de leurs intérieurs. Coin rural oblige, tous ne parlent pas anglais. Mes premiers efforts en allemand seront vains. Heureusement, comme pour Rome, plusieurs chemins mènent à Donaueschingen et celui que je finirai par suivre m'apprend un rallongement de 30km. Aller ! pour le plaisir, parce que ce n'est pas commun de profiter d'une ballade sous la pluie, c'est de bonne humeur que je poursuis mon objectif. Moralement je n'éprouve que peu de tracas d'être archi-trempé, les doigts flétris par l'humidité et les pieds baignant dans le jus de chaussette.
A 20 heures, rien ne peux plus m'arrêter! Plus que 5 petits km (j'en ferai 90 ce jour) avant cette fameuse source.

Et puis si en fin de compte... la hollande!

Garé sous un pont d'autoroute, à l'abri des intempéries, je salue Peter. 22 ans, de Rotterdam, il m'invite d'emblée à partager le repas qu'il est en train de préparer dans deux grandes casseroles. Avec eux, car, remontant de la rive du Danube, arrive tout sourire Jens-Jacob, son compère de voyage. Une soirée pour l'anniversaire de ce dernier s'organise alors dans ce lieu quelque peu insolite. Après une journée de galère je répond avec joie à cette aubaine. Partis pour un tour d'Europe de 3 semaines avec objectif Ankara, ils voyagent à bord d'un Truck Mercedes aménagé en une sorte de camping(en)car. Chaque jour ils s'établissent sur un nouveau territoire.

Rencontre improbable, nous passons une soirée sympathiquement animée avec dialogues en anglais. Les bières luxembourgeoises défilent autour du super dîner concocté par Peter. Pommes de terre, poulet, Tiramissu en dessert. C'est royal ! Un peu moins la nuit qui va suivre... car posés sous le pont, tels de véritables homeless, l'endroit s'avère bruyant. Chaque véhicule, en passant ce pont, provoque non seulement des vibrations mais surtout un fort claquement sonore. Le rêve sous une route fréquentée ! Au matin, malgré la résonance encore en tête, nous partageons dans la bonne humeur continuelle, un petit dej' copieux.

Jeudi 14. Le soleil réapparaît entre de gros nuages persistants. Mais la journée s'annonce sèche.

Il me restait une demi-heure avant Donaueschingen. Je ne peux imaginer où j'aurassi logé si j'y étais parvenu la veille, avec un pareil temps !! Merci les gars et bonne route.

Tchüss !