Le fleuve commence véritablement à la sortie de la ville de Donaueschingen. Il naît de la confluence de deux rivières : le Brigach et la Breg. Symboliquement on lui reconnait une source historique : le bassin de la "Mère Baar", situé dans le centre-ville. Cela confère un peu plus d'intéret touristique à cette ville. Sinon pas grand chose de plus à y voir ou à y faire.
Source du Danube, sculpture de la "Mère Baar" à droite |
Eau de la source, dont le fond est recouvert de pièces de monnaie |
Débutant depuis Zéro l'itinéraire du Danube à vélo (donauradweg) je reprend la route m'ayant conduit ici, et quitte la forêt Noire (Schwarzwald). Pendant une vingtaine de kilomètres, le chemin inverse est plus facile que la veille. Le vent est favorable et le soleil a refait son apparition, ce qui me permet de mieux observer les alentours. La route chemine à travers les étendues de champs légèrement vallonées, et côtoie de temps à autre le Danube. Plusieurs villages traversés. A Tuttlingen, ville agréablement aménagée autour du fleuve, la bibliothèque municipale me permet un accès gratuit à internet. En sortant de la ville je fais la connaissance de cyclo-randonneurs suivant la même direction du fleuve. Faut dire que nombreux sont les cyclistes à suivre les bords du fleuve, et notamment depuis sa source.
Une quinzaine de kilomètres plus loin, entre Fridingen et Sigmaringen, la vallée du fleuve offre un spectacle grandiose. Je suis ébahi par la beauté du décor dans lequel j'avance. Dans cette partie des "Swabian mountains", le passage du Danube est encaissé entre de luxuriantes forêts montagneuses d'où des paroies rocheuses s'élèvent haut dans le ciel. Au détour des reliefs, je traverse de pittoresques hameaux et villages profitant du soleil. En cette saison, les gens s'y rendent pour pratiquer différents sports : escalade, randonnée, kayak et dégustation de bières brassées dans la région! Je rêve de pouvoir en faire de même en continuant mon avancée.
Les nuits dans la vallée sont rudes. Au coucher du soleil, une épaisse brume envahie les lieux. L'humidité y est forte et la température faible. Tel un exercice con-mando, la bonne idée me vient de dormir à la belle étoile (car il y en a tout plein là-haut) et m'emmitoufle sous la bâche. "C'était osé" me dis-je le matin, sortant la tête pâteuse de mon duvet bien mouillé. Il est 6 heure du matin et je viens d'être réveillé par une fermière allemande venue pour je ne sais quelle raison, tondre et récolter un carré d'herbe à 10 mètres de moi! "Entschuldigung ! c'est un peu tôt le morgen !" Oui, Ok, Ja...! Je replonge la tête dans le sac de couchage. 8 heures, le soleil apparaît, passe les cimes montagneuses et arrose la clairière. Bain de soleil pour mon petit-déjeuner. Ça me revigore mais je repars tout de même mollement.
Vendredi 15. Les nuages se forment, grossissent, fusionnent et à midi le ciel est entièrement tapissé d'une couche de coton grisâtre. Tout autour à l'horizon pas une fenêtre de bleu. Rien ! Le moi de mars revient !! Il ne fait pas plus de 10°C. Depuis la sortie de la vallée rocheuse, le fleuve traverse un paysage peu intéressant. Les forêts et les collines s'estompent, laissant place à des plaines agricoles. Les quelques villes industrielles passées, n'améliorent pas le spectacle. Chaudement vêtu, je me redonne du courage le temps d'un bon déjeuner où je teste des spécialités culinaires allemandes de supermarchés. On trouve tout un choix d'attirants mets sucrés et gras. Je n'ai pu y résister mais n'est pas déçu! Rien de nouveau au goût, je me délecte d'un repas peu diététique... ah si quand même, j'ai mangé un mini concombre!!
Riedlingen |
Riedlingen. 15 heure. Il y a des moments, tu es sur le vélo rien que pour avancer. En état post-prandial, avec en plus la fatigue accumulée ces derniers jours, je roule en état d'hypnose. La route s'y prête bien aussi ; toute droite dans un décor agricole tout plat. Le regard dans le vide portant 5 mètres plus en avant vers le sol, mes jambes s'actionnent d'elles-même sans que j'en ressente l'effort. Mon esprit s'englue dans de pâteuses réflexions. Mais j'avance ! Il me suffirait de joindre les paupières pour qu'un joli rêve commence... Mais j'ai préféré avancer !! 15 heure 15. Je découvre le vieux centre-ville animé d'un marché en plein après-midi. Du monde s'y promène dans une bonne ambiance ; un groupe joue de la musique s'élevant parmi les odeurs de friture. 15 heure 30. Le drame. Arrivants à toute allure, grâce aux courants d'air qui se forment à l'angle d'un bâtiment que j'atteins, un duo d'oiseaux débouchent dans ma roue avant. Le premier frôle le caoutchouc, flllömm, le second, moins chanceux, s'emplâtre dans les rayons en mouvement, Bllloumm. C'est net avec mort instantanée! Pour lui éviter de finir en paillasson, j'enterre ma petite victime (une sorte de moineau) sur la berge du Danube.
Le paysage variera peu pour le reste de la journée.
Je chemine, admirant les centres-villes historiques et tombe sur une exposition de grandes cigognes colorées dans les rues de Munderkingen. Pour finir cette grande étape journalière, je décompose à l'harmonica l'air de la Marseillaise, au cas où les footballeuses françaises venaient à triompher en finale. Puis je sombre dans gros et tranquille sommeil réparateur.
A bientôt.
Bien tenté les encouragements pour les footballeuses, mais pas de finale !
RépondreSupprimerCourage le soleil va finir par percer, nous aussi on est sous la pluie.
Que la force soit avec toi ;)
Bisous de nous 3
Bon courage Thomas !
RépondreSupprimerMerci pour de nous faire partager tes belles découvertes ! Continue et bon vent
La bise Toulousaine