Et si on continuait dans l'ordre... la fin de la Serbie.

Bonjour bonjour, nous voilà rendu en Bulgarie. Il était vraiment tentant de franchir le Danube pour se retrouver au sud dans un nouveau territoire. Donc ce soir, fin du 2ème jour bulgare. Jonathan, fasciné par le nom de la ville, Ruse, a eu une bonne idée. En franchissant le pont de l'amitié, après Giurgiu en Roumanie, nous avons été confronté à un autre monde. Pays du Yaourt (ils en accompagnent même la moussaka) leur mode de vie diffère du pays voisin. L'environnement est déjà plus soigné, les gens un peu plus timides mais sympathiques et roulent en Lada.
Voila, une petite introduction pour dire que tout va bien sous un climat bien chaud. Cette nuit, c'est hôtel, dans la ville de Silistra, à cote de la frontière roumaine.
Lundi soir on arrivera à Constanta, sur les bords de la mer Noire, pour la fin de mon voyage (Djo va continuer sa route vers Istanbul). 140 km, où je dirai au revoir au Danube. Le Delta, paysages magnifiques au nord-est du pays, ne sera pas pour cette fois-ci. Malheureusement le temps m'est trop court et de plus je n'ai pas la carte pour faire cette partie à vélo. Sans regrets, mon objectif sera atteint!


Il me restait donc à vous parler de notre passage dans les gorges du Danube, situées entre la Serbie et le sud-ouest de la Roumanie, les fameuses Portes de fer, thinn thinn thinn! .
À cet endroit, le fleuve sépare le sud des Carpates du nord des montagnes des Balkans.
Le défilé a une longueur de 135 km ; il débute à Baziaş et s'achève à Drobeta Turnu-Severin. La largeur du fleuve y varie de 2 km à moins de 150 m par endroits (ça c'est Wikipedia qui le dit!). Nous l'avons parcouru sur le versant sud, c'est à dire côté Serbe. Au prix d'efforts plus importants dûs au relief, les paysages nous ont ébloui. Un des plus beaux passages du fleuve.
Les choses avaient pourtant mal débutées. Jeudi 4 Aout. Pour rester en Serbie il nous faut passer au sud du fleuve. Le bac vient s'amarrer. Nous prenons le temps de finir nos verres en terrasse malgré le temps qui se rafraîchit. Puis sonne19h. Les passagers prennent place tranquillement sur la barque. Une douzaine de personnes nous accompagnent. Les employés s'activent pour mettre en mouvement tout ça, puis contents d'eux, ils se finissent une bouteille d'eau de vie. Une fois débouchés du canal (le Dunav-Tisa-Dunav, partant au nord), on se retrouve à naviguer sur une immense étendue fluviale. Vaste comme une mer. Au sud et à l'est, les montagnes prennent superbement forme des  berges. Plus à l'ouest, des terres boisées sises au milieu du Danube. Approchant de l'arrivée, la forteresse Ottomane s'élève encore fièrement sur une pointe de terre, malgré ses murs de pierre en ruine. Cette traversée est un très beau moment du voyage.  Néanmoins, la ville de Ram arrive et je me sens de moins en moins bien. Puis, un fois débarqué, de plus en plus mal. Le cola ne veut pas descendre. Un gros coup me tombe sur la tête. Il fait froid. Vite, me poser. Impossible de pédaler ; du coton remplace mes muscles. Une discussion s'engage avec 3 jeunes allemands voyageant en vélo. j'ai moult difficultés à rester concentré. Djo prend les choses en main, discute, leur souhaite bon voyage et va faire les achats pour la soirée. Un barbecue est au programme. Il a acheté la dose de Pivo (...) et 4 monstrueuses saucisses. Pour moi, ce sera simplement un Smecta dilué dans un peu d'eau. Le reste me dégoûte. Du bivouac, placé à côté d'une décharge, on surplombe toute la vallée ouest du Dunav ; montagnes, pleine alluviale puis tout au nord la surface d'eau étendue. Les flammes s'élèvent haut dans le ciel. Je laisse Djo à ce beau tableau.

Court trace du vendredi5 aout

Vendredi 5 - Jour de peine. Que c'est dur de sortir du duvet ce matin. Des douleurs nouvelles me tirent poignets et bas du dos. Ça s'active sous mon crane et mes jambes ne veulent toujours rien savoir. Jojo, lui, est paré. Je n'avale rien. Nous décollons tardivement à 11h moins le quart. Pour arranger les choses, le vent, ce petit malin, souffle en plein contre nous. Je suis à la traîne, amorphe, essayant de maintenir péniblement une vitesse de 10km/h.
Une bonne heure pour atteindre Velicko Gradiste, la première ville située à une douzaine de bornes. A l'entrée, on passe un port de villégiature russe, puis des constructions touristiques érigées au bord du fleuve et de son "lac" (retenue d'eau artificielle). La route longe de près le fleuve. Au loin, côté roumain, les reliefs offrent un spectacle que j'apprécie tout de même. Au centre-ville, c'en est fait pour moi. Djo comprend quand je lui avoue ne plus pouvoir continuer pour cette journée. Après une tournée des renseignements, il nous déniche une suite pour 4.000 Dinar!!! C'est peu au vu du confort de la villa-hôtel. Je me traîne un dernier kilomètre, le 22eme, pour y trouver un lit précieux. Comme chez nous! Directement je m'endors profondément. Pendant ce temps, le roux se remet au propre et redonne une odeur convenable à ses vêtements. Lui profitera du soleil et de la chaleur revenus. Je ne quitterai pas le 2 pièces de l'après-midi.
L'apéro est arrive. Reposés sur le canapé, on se descend le litron de bière contenu dans une grande bouteille plastique. La télé joue divers programmes. Le jour s'assombrit, je me sens un peu mieux.
Après un tour au resto de l'hôtel on se joindra aux saisonniers sur cette petite croisette serbe, pour y clôturer la soirée en musique.

On est "comme chez nous"

Samedi 6. En voyant sa tête au réveil, il ne peut qu'avouer s'être couche un peu gris, le roux. Maintenant il est blanc avec la tartine de crème qu'il s'est étalé sur la face. Mais mieux vaut être prévoyant au vu de la puissance du soleil. Le petit-déjeuner arrive. Le serveur, quoi que bien serviable mais ne voulant comprendre que le serbe, nous engueule quand je lui demande s'ils n'auraient pas, s'il vous plaît, du miel. Il ne lui plaît pas! 9h pile, on reprend plus sérieusement notre route. Les pancartes nous font tourner dans Gradiste et perdre le fil. Un papy nous confirme, un quart d'heure plus loin, que la direction est celle de Belgrade. Demi tour, il faut revenir sur nos pas contre le vent. Sur le bon itinéraire on doit lutter contre son souffle puissant. La plaine est longue et se termine à Golubac. A l'est débute le relief serbe, formant avec les berges roumaines une sorte d'entonnoir. Le fleuve se renferme dans un couloir aux paroies rocheuses. On reprend des forces en jetant un regard sur les routes montagneuses qui nous attendent. Devant nous, le fleuve est immensément large. Un vrai lac. Des bateaux à voile voguent à sa surface, bien agités par la houle.

Chateau de Golubac

Notre course prend de la hauteur. Les panoramas sont sensationnels. On transperce plusieurs fois la montagne, passant une succession de tunnels, véritables grottes non éclairées, pour le plus grand plaisir de Jonathane!! A 18h on arrive chez nous, enfin chez l'habitant, à Donji Milanovac. Le village est fort bien situé au pied de l'eau. Sur l'esplanade de verdure, une fanfare de jeunes nantais répète en vue d'un prochain concours (cf. la vidéo). Quelle coincidence! Après un bon repas dans le studio aménagé à l'étage chez nos hôtes, on vire en ville. Le premier bar est décevant, le second nous plonge dans l'ambiance d'une soirée traditionnelle. Un petit groupe de musiciens serbes se démènent au milieu des gens rassemblés à l'intérieur. La frénésie festive bat son plein quand un client s'improvise chanteur. Le moment nous redonne de l'enthousiasme malgré la fatigue.

Le village de Donji Milanovac

La fanfare nantaise en action

La fanfare serbe met une sacrée ambiance

Dimanche 7. Levés à 9h. Il fait super beau et déjà trop chaud. Nous prenons le temps de petit-déjeuner en terrasse, puis à 11h direction l'office de tourisme pour accéder à internet. L'employé est très sympa et nous apprend quelques particularités de cet endroit du Dunav. Il est déjà 15h quand le repas termine nous commençons à rouler. Un zeste de motivation manque. On fait les Tazons comme m'apprend Djo (expression creusoise). La route s'avère tout aussi difficile que la veille, les paysages encore plus grandioses. On est ravi de cette journée en arrivant le soir en Roumanie.
Quel beau voyage!

Thomas (assisté de Djo).